La société japonaise est une société de relations hiérarchiques. Vous montrez du respect aux personnes plus âgées que vous car elles ont acquis plus d’expérience dans la vie. De la même manière, les personnes qui sont entrées dans votre entreprise ou votre école avant vous, quel que soit leur âge, sont appelées “senpai” (senior) et celles qui sont plus âgées que vous mais qui sont entrées après vous sont appelées “kohai” (junior). Voici quelques coutumes et traditions concernant la mystérieuse relation entre “senpai et kohai”.
“Dans la culture japonaise, le senpai (先輩) est l’élève avancé et le kōhai (後輩) est le jeune élève. Le senpai a un rôle de tuteur auprès du kōhai et de relais de l’enseignement du sensei, le professeur. En retour, le kōhai doit le respect au senpai. À l’école, senpai et kōhai sont utilisés par les élèves de différentes années pour s’adresser ou en référer à l’autre.”
Source : Wikipedia
Le travail d’un senpai consiste à guider son kohai
Comme les senpai sont dans l’entreprise depuis plus longtemps, il n’est pas rare qu’ils aient pour tâche de guider les kohai dans leur travail. Cependant, comme il y a aussi des gens qui ont l’esprit d’un artisan et qui considèrent cela comme “regarde et apprends” ou “tu prends mon travail”, il y a des moments où les conseils ne sont pas fiables. Avoir de la chance et obtenir un senpai serviable est un facteur puissant qui influence la possibilité ou non de se développer dans une entreprise.
Les moments où votre Senpai et votre patron diffèrent
La plupart du temps, “senpai” ne signifie pas “patron”. Pour cette raison, il arrive que la section à laquelle on est assigné et les conseils du senpai ne correspondent pas. Bien qu’il soit bon que le senpai qui vous guide explique correctement la façon de penser du patron, il peut arriver en raison de sentiments personnels (comme le fait de ne pas s’entendre avec le patron) que le senpai enseigne des méthodes complètement différentes. Pour des cas comme celui-là, il est impératif que le kohai ait la capacité de lire entre les lignes. “Quelle est la politique ?” “Est-ce que l’enseignement du senpai y correspond ?” “Comment puis-je me conformer à la vision de l’entreprise sans briser la bonne volonté de mon senpai ?”
Il y a de nombreux cas où les relations personnelles dans l’entreprise sont inquiétantes et compliquées, tout comme dans les pays occidentaux.
Il est d’usage que le senpai paie pour son kohai lors des sortie d’afterwork
Il est courant que le senpai paie la nourriture et les boissons du kohai lorsqu’ils sortent ensemble, comme un déjeuner dans un restaurant près du travail. Il s’agit d’une coutume qui découle du système classique japonais d’ancienneté par la durée du service, ce qui signifie que les salaires augmentent en fonction du nombre d’années de service continu ainsi que de l’âge. C’est considéré comme une virure pour la personne qui a un salaire plus élevé à payer. Cependant, étant donné que la nourriture est payée alors même que l’on reçoit de précieux conseils, cela peut inspirer un sentiment de honte. Il faut donc dire clairement “merci pour le repas. La prochaine fois, c’est moi qui paierai”, en souriant.
Les afterwork = un endroit pour mettre le rang de côté ?
Si l’atmosphère est toujours constituée des relations hiérarchiques avec en tête le mojo “boulot” “boulot” “boulot”, les relations dans l’entreprise seront tendues quoi qu’il arrive,. C’est pourquoi, une fois qu’un grand projet est terminé, les entreprises japonaises organisent des soirées alcoolisées. L’intention réelle est de créer un cadre non professionnel où les employés peuvent parler ensemble sans se soucier de la hiérarchie. Cela s’appelle “mettre le rang de côté” mais cela signifie en réalité “amusons-nous sans penser à notre propre statut”.
Ce qui est étrange, c’est que cela ne signifie pas que vous pouvez vraiment dire tout ce que vous voulez. Par ailleurs, les kohai doivent s’en tenir au minimum des manières les plus importantes et aller servir des boissons à leur senpai et à leurs patrons. Levez-vous de votre siège et allez servir les boissons en commençant par la personne la plus importante dans l’ordre. Ce comportement aura un effet positif sur votre réputation dans l’entreprise le jour suivant.
Quand le kohai qui vient juste d’arriver est plus âgé que son senpai
L’une des vertus du Japon est que les personnes ayant une plus grande expérience de la vie (les personnes âgées) sont respectées. Mais il n’est pas rare qu’une personne ayant une plus longue expérience dans une entreprise ait un kohai plus âgé qu’elle. Cependant, en tant que senpai, on doit toujours guider et aider correctement le kohai dans son travail. S’il ne le fait pas, cela peut être la cause d’un désordre dans le travail d’équipe du groupe.
Dans ce cas, il faut utiliser le langage unique et respectueux du Japon, le “keigo”, pour guider le kohai. Le keigo est une forme de japonais qui témoigne du respect à la personne à laquelle on s’adresse tout en s’humiliant. Utilisez des expressions douces comme “si vous devez faire ceci, ce serait d’une grande aide” ou “s’il vous plaît, faites-le comme ceci”. Si vous utilisez ces expressions, cela aidera le travail à se dérouler en douceur, même s’il peut être difficile de bien choisir ses mots.
Il existe de nombreuses règles tacites concernant le senpai et le kohai, qu’il s’agisse de la manière de se comporter sur le lieu de travail ou au restaurant ou des mots particuliers à utiliser. Ces règles sont aux Japonais ce que l’eau est aux poissons mais pour les nouveaux arrivants, elles peuvent être déconcertantes. Nous espérons que cet article vous a permis de mieux comprendre un aspect important de la société japonaise !